Pratique de plus en plus répandue en immobilier d’entreprise, la sous-location offre une solution alternative à la signature d’un bail commercial ou professionnel classique. Toutefois, pour établir un contrat viable, il est nécessaire de bien comprendre les mécanismes du bail de sous-location, ses règles et ses risques. Entre obligations légales, autorisation du propriétaire et clauses spécifiques, découvrez tout ce qu’il faut savoir pour sécuriser votre projet.

Le bail de sous-location dans l’immobilier d’entreprise

Qu’est-ce qu’un bail de sous-location ?

Le bail de sous-location est un contrat par lequel un locataire principal met à disposition tout ou partie du local qu’il occupe à un tiers, appelé sous-locataire, en contrepartie du versement d’un loyer.

Par principe, la sous-location du bail commercial est interdite. Elle peut cependant être autorisée par la rédaction d’une clause au bail commercial ou par un avenant après la signature du bail.

Le contrat de sous-location en immobilier d’entreprise se distingue de la mise à disposition de locaux avec prestations de services. C’est le cas du coworking, incluant diverses prestations annexes.

Quelle est la différence avec un bail commercial classique ?

Le bail de sous-location implique trois parties. Dans cette configuration triangulaire, le locataire principal conserve son bail initial avec le bailleur d’origine et reste le seul interlocuteur du propriétaire. Il demeure responsable pour toutes les obligations du contrat, notamment le paiement du loyer, l’assurance et l’entretien des locaux. Le sous-locataire a pour unique contact le locataire principal, devenant son bailleur.

Pourquoi les entreprises choisissent la sous-location de bureaux ?

La sous-location séduit par sa flexibilité, permettant de s’adapter aux évolutions de l’activité. C’est aussi une solution rentable, limitant le montant des charges pour l’entreprise. Pour un sous-locataire, elle peut être envisagée de manière temporaire, par exemple pour tester le potentiel économique d’un emplacement, sans avoir à s’engager par un bail à long terme. Pour un locataire principal sous-exploitant ses locaux, elle offre une opportunité de rentabiliser et d’optimiser ses espaces. Ces caractéristiques avantageuses en font une formule très appréciée en zone tendue, par exemple pour la location de bureau à Paris ou pour la location de bureau au sein de zones très dynamiques.

Bon à savoir : La sous-location d’un local commercial est strictement encadrée par la législation (L145-31 du Code de commerce).

Bail de sous-location : règles, enjeux et conseils pratiques

Quelles sont les conditions légales pour sous-louer un local ?

La sous-location est strictement encadrée par la loi et n’est possible que sous deux conditions :

  • Le bailleur autorise par écrit la sous-location dans le bail initial ou par le biais d’un avenant.
  • Le bailleur est notifié par lettre recommandée de l’acte de sous-location établi par le locataire.

En l’absence d’autorisation, le locataire principal s’expose à des sanctions pouvant conduire à la résiliation du bail principal pour manquement grave à ses obligations contractuelles.

Quelles sont les clauses essentielles à inclure dans un bail de sous-location ?

Un bail de sous-location correctement rédigé doit comporter les éléments suivants :

  • L’identité des parties (locataire principal et sous-locataire).
  • La description des locaux concernés (surface, usage, état des lieux).
  • La durée de la sous-location.
  • Le montant du loyer et les modalités de paiement.
  • Les obligations respectives et la répartition des charges.
  • Les clauses de résiliation.
  • Une clause de sous-location rappelant l’accord du bailleur.

Comment négocier une sous-location dans le respect du bail principal ?

La sous-location ne doit pas contredire le bail commercial principal. Avant toute négociation, le locataire principal doit d’abord vérifier l’existence d’une clause de sous-location ou d’une interdiction formelle. Il doit aussi s’assurer que l’activité du sous-locataire corresponde à la destination des locaux prévue au bail principal. Les discussions doivent ensuite porter sur la durée de la sous-location, qui reste subordonnée à celle du bail principal, et sur le montant du loyer, qui ne doit pas dépasser celui du loyer d’origine.

Quels risques juridiques pour le locataire principal et le sous-locataire ?

Le locataire principal est seul responsable face au bailleur. Il doit donc respecter scrupuleusement les conditions du contrat de bail conclu avec lui et le paiement du loyer, même en cas de défaillance du sous-locataire ou de dégradation des locaux. Pour le sous-locataire, le risque majeur concerne sa précarité. En effet, en cas de résiliation du bail principal, le bail de sous-location prend fin également.

Dans le cas d’une sous-location non autorisée, le locataire principal risque la résiliation du bail, l’expulsion et des sanctions financières.

rédaction bail de sous-location

Comment rédiger un bail de sous-location conforme et sécurisé ?

Modèle type et mentions obligatoires

Le contrat de sous-location doit commencer par l’identification complète des parties : nom, prénom, adresse, forme juridique et numéro SIRET du locataire principal et du sous-locataire. S’en suit la désignation précise du bien : adresse complète, surface exacte, description des locaux (meublé ou non), équipements mis à disposition. La durée du contrat de bail doit être explicitement mentionnée, avec une date de fin ne pouvant dépasser l’échéance du bail principal. Le montant du loyer, ses modalités de révision et la date de paiement constituent également des mentions essentielles, au même titre que le détail de la répartition des charges et les assurances nécessaires. L’autorisation du bailleur doit être annexée au contrat ou reproduite dans une clause spécifique. Enfin, les conditions de résiliation doivent être clairement stipulées pour éviter tout contentieux.

Vérifications préalables avant signature : autorisation du bailleur et état des lieux

Avant toute signature, le locataire principal doit veiller à l’obtention de l’autorisation du bailleur. Le sous-locataire doit fournir les attestations d’assurance nécessaires. Un état des lieux contradictoire est à réaliser de manière détaillée et à joindre au contrat de bail de sous-location.

Accompagnement par un professionnel du droit ou de l’immobilier

Pour sécuriser la rédaction du contrat de sous-location, l’accompagnement par un professionnel du droit ou de l’immobilier s’avère particulièrement judicieux. Un avocat spécialisé en droit immobilier ou en droit commercial, ou un notaire peuvent remplir cette tâche. Cette expertise devient indispensable pour un local commercial à louer présentant des spécificités techniques.

: Maintenir une relation saine entre locataire, sous-locataire et bailleur

Informer et impliquer le bailleur dans la sous-location

Le locataire principal est soumis à une obligation d’information auprès de son bailleur, même si la sous-location est autorisée par le contrat de bail initial. Le propriétaire est ainsi notifié de l’identité du sous-locataire et des conditions établies. Il dispose alors d’un délai de 15 jours pour donner son accord ou exprimer son refus.

Suivi administratif et obligations du locataire principal

Le locataire principal endosse une double casquette. Vis-à-vis de son propriétaire, il doit continuer à respecter scrupuleusement toutes les obligations du bail principal : paiement du loyer, entretien des locaux, conformité de la destination… Il ne peut en aucun cas se prévaloir de difficultés avec le sous-locataire pour justifier un manquement. Parallèlement, en tant que bailleur du sous-locataire, il doit veiller au respect des clauses du contrat de sous-location.

Résolution des conflits : médiation ou recours juridique ?

En cas de désaccord (non-paiement, dégradation, fin de contrat), la médiation est souvent privilégiée comme premier recours, afin de trouver un terrain d’entente à l’amiable. À défaut, il convient de faire appel au tribunal judiciaire si nécessaire.

Questions fréquentes : bail de sous location

Une entreprise peut-elle sous-louer un bureau sans autorisation du bailleur ?

Non. L’autorisation écrite du propriétaire est obligatoire. Sans son accord, la sous-location est illégale et peut entraîner la résiliation du bail principal.

Que doit contenir un bail de sous-location commercial ?

Le contrat de sous-location doit mentionner : la durée, le montant du loyer, la répartition des charges, la description des locaux, les clauses de résiliation, et l’accord du bailleur.

Quelle est la durée légale d’un bail de sous-location ?

Elle ne peut jamais excéder la durée restante du bail principal.

Le loyer d’un sous-locataire peut-il être supérieur à celui du locataire principal ?

Non, le montant du loyer de sous-location ne peut excéder celui du bail principal. Si c’était le cas, le bailleur pourrait exiger une majoration du loyer initial.

Sources officielles :
Code de commerce : https://www.legifrance.gouv.fr/codes/id/LEGISCTA000006161266
Service Public : https://entreprendre.service-public.gouv.fr/vosdroits/F22229

Alexis Estevao