Pour tout locataire, l’une des préoccupations financières majeures concerne l’augmentation du loyer du bail commercial. Comprendre ses mécanismes de révision est essentiel pour anticiper les futures hausses et éviter ainsi les mauvaises surprises. Clause d’échelle mobile, indices de calcul, règles du Code de commerce… Découvrons les aspects juridiques, pratiques et stratégiques à connaître.

Augmentation du loyer dans un bail commercial : comment cela fonctionne ?

Définition légale de la révision de loyer dans un bail commercial

La révision de loyer dans un bail commercial désigne le mécanisme permettant d’ajuster le montant du loyer. Encadrée par le Code de commerce, elle s’opère en s’appuyant sur l’évolution des indices officiels, afin de maintenir l’équilibre économique entre bailleur et preneur tout au long du contrat. Loin d’être arbitraire, elle répond à des règles précises, protégeant les deux parties.

Cas où l’augmentation du loyer est automatique

L’augmentation de loyer devient automatique lorsque le bail commercial comporte une clause de révision triennale (tous les trois ans) ou une clause d’échelle mobile, selon une période définie et fixée au contrat.

Modalités de calcul selon l’indice INSEE choisi (ILC, ILAT, ICC)

L’indice des loyers commerciaux (ILC) s’applique aux activités commerciales et artisanales. L’ILAT est quant à lui l’indice des loyers des activités tertiaires non commerciales. Depuis septembre 2014, l’indice trimestriel du coût de la construction (ICC), qui servait de référence à la révision triennale des loyers commerciaux, ne peut plus être utilisé.

Le loyer révisé se calcule en appliquant la variation de l’indice depuis la dernière fixation du loyer. La formule est simple : loyer actuel x (nouvel indice publié au moment de la révision/dernier indice de référence utilisé).

Distinction entre révision légale et clause d’échelle mobile

La révision légale, ou triennale, est habituellement stipulée dans le bail en cours et constitue un droit, tous les trois ans. Elle base son calcul sur l’indice des loyers de la période considérée. L’échelle mobile, ou clause d’indexation, nécessite une mention contractuelle explicite. Elle permet d’indexer le loyer du bail commercial selon une période plus régulière, souvent annuelle. Cette échéance entraîne une révision automatique, calculée selon l’indice de référence inscrit au contrat, pouvant bénéficier au bailleur comme au preneur.

Que dit la loi sur l’augmentation du loyer d’un local commercial ?

Encadrement règlementaire prévu par le Code de commerce

Le Code de commerce encadre strictement la hausse des loyers des baux commerciaux et les limite à un indice de référence officiel. Le propriétaire ne peut ainsi augmenter le loyer à sa guise et se doit de respecter les délais, les formes et les plafonds légaux. Ces règles garantissent au preneur d’éviter des hausses abusives.

Plafonnement et déplafonnement du loyer

Le plafonnement protège le preneur. Lors de la révision triennale, l’augmentation du loyer ne peut dépasser la variation de l’indice des loyers sur la période considérée. Toutefois, dans certaines situations, un déplafonnement peut intervenir et permettre la hausse en fonction de la valeur locative. C’est le cas lors d’une modification notable des facteurs de commercialité (amélioration du quartier, nouveaux transports…), d’une modification des caractéristiques du local commercial, après travaux significatifs, ou d’un changement d’activité (déspécialisation) dans le bail en cours. Le bailleur doit alors démontrer objectivement ces modifications pour justifier une hausse supérieure à celle de l’indice.

Conditions pour appliquer une augmentation de loyer à la fin du bail

Lors du renouvellement d’un bail commercial, le propriétaire peut demander une réévaluation de loyer, afin de s’aligner aux valeurs locatives du marché. Néanmoins, cette révision n’est pas illimitée. Si le loyer renouvelé dépasse de plus de 10 % le loyer plafonné selon l’indice, l’augmentation devra être progressive et s’étaler sur la durée du nouveau bail commercial 3 6 9, afin de protéger le preneur de hausses brutales.

Bon à savoir : Le loyer révisé, basé sur un indice, ne peut pas augmenter au-delà de 10 % par an en cas de modifications substantielles (déplafonnement) selon la loi Pinel.

Limites d’un avenant contractuel en matière de loyers

Un avenant au contrat de bail commercial peut présenter des modalités concernant l’augmentation de loyer. Toutefois, des clauses manifestement déséquilibrées ou abusives seront considérées comme nulles.

Augmenter le loyer d’un bail commercial : cas rencontrés

Renégociation à l’issue des 3 ans

La révision triennale demeure le cas le plus courant dans le cadre du bail commercial 3 6 9. À l’échéance de trois années, le bailleur ou le preneur peuvent réclamer l’application de la révision triennale, pour rétablir un équilibre avec la réalité du marché. À l’issue des neuf ans, le renouvellement de bail commercial peut donner lieu à une renégociation du loyer.

Augmentation après travaux ou investissements de valorisation

Lorsque le bailleur réalise des travaux d’amélioration ou d’agrandissement, augmentant la valeur locative du local commercial, il peut solliciter une hausse de loyer supérieure à celle prévue par l’indice des loyers. Pour cela, le propriétaire doit documenter ces transformations et justifier leur impact sur la valorisation du bien (mise aux normes énergétiques, rénovation, accessibilité améliorée…). Le preneur, quant à lui, doit confirmer son accord, par la signature d’un avenant au bail.

Révision triennale réclamée par le bailleur

Dans la pratique, c’est généralement le propriétaire qui réclame une révision triennale. Pour cela, il notifie son locataire de son intention de réviser le loyer, conformément à la variation de l’indice, par courrier recommandé AR. Le locataire dispose alors d’un délai pour contester ou non l’augmentation.

Relocalisation dans une zone plus attractive

Lorsqu’un quartier est revalorisé par de nouvelles infrastructures, l’arrivée de commerces attractifs ou l’amélioration de la desserte en transports, le bailleur peut invoquer un déplafonnement. Par exemple, pour louer un local commercial à Paris dans un arrondissement en pleine mutation, un propriétaire peut légitimement demander une augmentation de loyer du bail commercial supérieure à l’indice. Cette situation nécessite une analyse fine du marché local et, souvent, une expertise contradictoire.

augmentation loyer bail commercial

Comment contester une augmentation de loyer d’un bail commercial ?

Démarches à effectuer à l’amiable

Face à une augmentation de loyer jugée excessive, la première étape passe par un dialogue avec le bailleur. Une discussion amiable permet souvent de trouver un terrain d’entente sans engager une procédure. Le locataire peut présenter des données objectives, telles qu’une comparaison avec les loyers pratiqués dans le secteur.

Recours à la commission départementale de conciliation

Si la négociation amiable échoue, le preneur peut saisir la commission départementale de conciliation des baux commerciaux (CCBC), avant d’aller en justice. Cette instance gratuite examine le litige et tente de trouver un accord entre les parties. Sa saisine nécessite l’envoi d’une lettre recommandée AR.

Saisine du président du tribunal judiciaire

En cas d’échec de la conciliation, le preneur peut saisir le président du tribunal judicaire. Le bailleur et le preneur doivent alors être assistés d’un avocat. Cette procédure permet d’obtenir une décision juridictionnelle et reste l’ultime recours pour trancher définitivement un désaccord sur la révision de loyer.

Rôle possible d’un avocat spécialisé ou d’un expert immobilier

L’assistance d’un avocat spécialisé en droit commercial et d’un expert immobilier peut s’avérer indispensable pour contester une augmentation de loyer. L’avocat maîtrise les subtilités juridiques et l’expert immobilier détient l’objectivité sur la valeur locative du bien et le marché.

Conseils pour anticiper une hausse de loyer dans un bail commercial

Négocier une clause de plafonnement dès la signature

La meilleure protection contre une augmentation de loyer du bail commercial excessive commence par négocier une clause de plafonnement, dès la signature du contrat. Celle-ci peut limiter l’augmentation annuelle à un pourcentage fixe ou à un coefficient inférieur à la variation de l’indice des loyers.

Anticiper le calendrier de révision triennale

Les dates de révision triennale sont connues et permettent d’anticiper les ajustements budgétaires nécessaires. Les indices publiés par l’INSEE sont en accès libre et offrent la possibilité de calculer le montant de la révision.

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Identifier les leviers de négociation avec le bailleur

Plusieurs leviers peuvent faciliter la négociation avec le bailleur. Un propriétaire préfère souvent conserver un locataire fiable et bon payeur, plutôt que de risquer la vacance du local. Le preneur a donc tout intérêt à valoriser sa stabilité financière et son sérieux. De même, il peut suggérer la prise en charge de certaines réparations ou améliorations du local commercial à ses frais.

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FAQ : augmentation loyer bail commercial

Quelle est la fréquence autorisée pour augmenter le loyer d’un bail commercial ?

Dans un bail commercial 3 6 9, la révision triennale est la règle. Le loyer ne peut être modifié que tous les trois ans. Si le contrat comporte une clause d’échelle mobile, l’indexation peut être annuelle.

Que faire si le bailleur augmente le loyer sans justification ?

Si le bailleur notifie une hausse de loyer non justifiée ou non conforme aux règles du bail commercial, le preneur peut refuser le paiement du loyer révisé et saisir la commission de conciliation ou le juge des loyers commerciaux.

Quels sont mes droits en tant que locataire face à une révision triennale du loyer ?

Lors d’une révision triennale, le preneur peut vérifier la conformité du calcul avec l’indice des loyers applicable (ILC) et contester l’augmentation, si elle dépasse le plafond légal. En cas de désaccord, il a le droit de saisir la commission départementale de conciliation des baux commerciaux, puis le tribunal judiciaire si besoin.

Quelle différence entre l’ILC et l’ILAT pour calculer une hausse de loyer commercial ?

L’ILC (Indice des Loyers Commerciaux) s’applique aux activités commerciales et artisanales (boutiques, restaurants, ateliers), tandis que l’ILAT (Indice des Loyers des Activités Tertiaires) concerne spécifiquement les activités de bureaux, les professions libérales et les activités de services. Le contrat de bail doit préciser quel indice s’applique.

Sources officielles :
Service Public : https://entreprendre.service-public.fr/vosdroits/F31925
INSSE : https://www.insee.fr/fr/statistiques/8642162
Code de commerce art. L.145-37 : https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000006222027

Alexis Estevao