Un local commercial vous intéresse, mais vous avez besoin de temps pour finaliser votre projet ? La promesse de bail commercial est la solution juridique convenant à cette situation. Avant de signer le contrat définitif, il est fréquent que le bailleur et le locataire professionnel concluent ce type d’engagement préliminaire, afin de sécuriser l’opération. Unilatérale ou synallagmatique, découvrons sa valeur contractuelle, ses formes et ses modalités.
La promesse de bail commercial : définition, contenu et cadre juridique
Qu’est-ce qu’une promesse de bail commercial ?
La promesse de bail commercial est un contrat préliminaire, par lequel le bailleur et le preneur s’engagent à conclure, à une date ultérieure, un bail commercial conforme aux conditions fixées à l’avance (loyer, durée, affectation des locaux, conditions de renouvellement…). Le propriétaire formalise ainsi son intention de louer un local commercial à un futur locataire, tout en lui laissant le temps d’accomplir les démarches administratives nécessaires.
Quelle différence entre promesse unilatérale et synallagmatique ?
Deux formats de précontrat existent. La promesse unilatérale de bail commercial implique juridiquement uniquement une seule partie, le « promettant ». C’est le plus souvent le bailleur qui s’engage à louer son bien. Le preneur « bénéficiaire » alors dispose d’un droit d’option, lui octroyant la liberté de signer le bail définitif ou d’y renoncer sans pénalité. La deuxième forme est la promesse synallagmatique engageant réciproquement le propriétaire à louer son local et le futur locataire à le prendre aux conditions définies. Elle équivaut à la signature d’un bail, intégrant un délai avant conclusion du contrat définitif.
Contenu obligatoire et éléments clés à vérifier
Pour être juridiquement valable, une promesse de bail doit préciser :
- L’identification précise du local (adresse, surface, destination).
- Le montant du loyer et des charges locatives.
- Les modalités de révision et de renouvellement du bail.
- Le type de bail (bail commercial 3 6 9).
- Le montant et les conditions de versement du dépôt de garantie du bail commercial.
- Les éventuelles clauses suspensives (accord de financement, travaux…).
- Les diagnostics obligatoires du bail commercial.
- La durée de validité de la promesse et potentiellement une indemnité d’immobilisation du bien au profit du bailleur.
Quelle est la valeur juridique d’une promesse de bail commercial ?
La promesse de bail commercial crée de réelles obligations contractuelles entre les parties. Ainsi, une promesse synallagmatique équivaut souvent à une signature ferme, tandis qu’une promesse unilatérale laisse une marge de liberté au futur preneur. En cas de non-exécution, les tribunaux peuvent sanctionner le non-respect de la partie fautive et la condamner à verser des dommages et intérêts.
Quelle différence entre promesse de cession du fonds de commerce et de droit au bail ?
Il est important de ne pas confondre la promesse de bail commercial, initiée par le bailleur, et deux autres formes d’engagement en immobilier d’entreprise. La promesse de cession de droit au bail porte uniquement sur le contrat de location et s’opère entre le cédant (locataire actuel) et le cessionnaire (futur preneur). La promesse de cession du fonds, dans le cadre d’un achat de fonds de commerce, concerne la vente de l’activité elle-même (clientèle, matériel, enseigne…) par le cédant et inclut le droit au bail. Ces deux notions relèvent du Code du commerce.
Pourquoi recourir à une promesse de bail commercial ?
Sécuriser son futur emplacement commercial
En signant une promesse de bail commercial, une entreprise a la possibilité de bloquer un local, tout en conservant un délai pour obtenir les autorisations nécessaires et procéder aux démarches administratives requises. Dans un contexte de marché en tension, par exemple pour louer un local commercial à Paris, c’est une solution permettant de sécuriser un projet d’implantation.
Gagner du temps dans les démarches administratives
La signature d’une promesse de bail commercial accorde un délai précieux pour accomplir toutes les formalités administratives indispensables au lancement du projet (autorisations d’exploitation et des financements, constitution du dossier de création d’entreprise…). Dans le cas d’activités réglementées nécessitant des délais d’obtention de licences ou d’agréments très longs, c’est une solution juridique idéale.
Négocier les clauses essentielles en amont de la signature définitive
La promesse de bail commercial est aussi une opportunité de définir les termes du contrat définitif par anticipation (montant du loyer et clause de révision, renouvellement de bail commercial…).
Bon à savoir : Selon l’article 1124 du Code civil, la promesse unilatérale de contrat engage le promettant à conclure le bail, si le bénéficiaire lève l’option.
Quelles précautions prendre avant de signer une promesse de bail commercial ?
Vérifier la situation juridique du bien et du bailleur
Avant toute signature, assurez-vous que le bailleur est bien propriétaire du local commercial et qu’il n’existe pas de procédures en cours ou d’hypothèques. Une consultation du cadastre et du Kbis sont recommandées.
Obtenir toutes les autorisations administratives nécessaires
L’obtention d’autorisations spécifiques à certaines activités est indispensable (ERP, normes sanitaires, licences…). Si elle peut être indiquée comme clause suspensive, il est essentiel d’anticiper les démarches, pour s’assurer de la faisabilité du projet. Par ailleurs, une indemnité d’immobilisation peut être prévue dans la promesse de bail commercial synallagmatique, visant à compenser les pertes subies par le bailleur, lorsque l’opération n’est pas menée à terme.
Étudier la destination des locaux et leur conformité
Le preneur se doit de vérifier que la destination des locaux corresponde bien à son activité, avant de signer une promesse de bail commercial. En cas d’incompatibilité, la promesse devient caduque.
Étapes et délais à respecter dans la mise en œuvre d’une promesse de bail commercial
La rédaction de la promesse
Il est recommandé de la confier à un avocat spécialisé en droit immobilier ou à un notaire. Le document doit détailler avec exactitude le local commercial et la nature unilatérale ou bilatérale de l’engagement. L’ensemble des termes du futur bail doivent également y figurer, ainsi que les clauses suspensives et les délais de validité de la promesse.
Le versement d’une indemnité d’immobilisation
Cette somme a pour objectif de compenser l’immobilisation du bien par le propriétaire pendant la durée de la promesse. Elle est versée lors de sa signature et sera acquise par le bailleur, si l’engagement est rompu.
La durée d’engagement et ses conséquences sur votre projet
En pratique, les promesses de bail ont généralement une durée de 3 à 6 mois, modulable selon la complexité du projet. Elle doit être soigneusement évaluée, pour permettre au preneur d’accomplir toutes ses démarches. Un délai trop court pourrait mettre à mal l’implantation.
De la promesse à la signature du bail définitif
À l’issue du délai, et si toutes les conditions sont remplies, la promesse de bail commercial débouche sur la signature du bail commercial définitif. Dans le cas d’une promesse synallagmatique, cette signature n’est qu’une formalité venant concrétiser un accord déjà établi. Avec une promesse unilatérale de bail, le bénéficiaire doit notifier au bailleur sa décision de lever l’option, pour déclencher la signature.
Que se passe-t-il en cas de non-respect ou de litige ?
Les recours en cas de non-réalisation de la promesse
Lorsque l’une des parties ne parvient pas à remplir les clauses suspensives, la promesse devient caduque. La non-réalisation de l’engagement peut mener au versement d’indemnités, visant à compenser le préjudice subi (l’immobilisation du local pour le bailleur, la perte d’activité ou d’opportunités pour le preneur).
Les effets de la rétractation abusive du promettant
Si l’une des parties rompt la promesse de bail commercial de manière abusive, l’autre dispose de recours juridiques. Sans motif légitime, la rétractation peut être condamnée par le paiement de dommages et intérêts. Dans certains cas, le juge peut également forcer l’exécution du contrat, en ordonnant la signature du bail commercial.
La résiliation amiable ou judiciaire
En cas de désaccord, les parties ont la possibilité de résilier la promesse de bail à l’amiable. Si aucune solution n’est trouvée, elles peuvent saisir le tribunal judiciaire pour faire valoir leurs droits.
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FAQ : promesse de bail commercial
À quoi sert une promesse de bail commercial ?
Elle vient sécuriser les parties avant la signature d’un bail commercial définitif et fige les conditions de location. Elle permet au futur preneur de réserver un local, le temps de mener à bien ses démarches administratives.
Quelle différence entre une promesse de bail commercial et un bail commercial signé ?
La promesse prépare le bail et octroie un délai avant de signer le contrat définitif. Elle peut inclure des clauses de rétractation. Le bail commercial signé, en revanche, est définitif. Il crée des obligations fermes entre le bailleur et le preneur.
Est-il possible de se rétracter après avoir signé une promesse de bail commercial ?
Oui, dans le cas d’une promesse unilatérale, un délai d’option peut permettre au preneur de se rétracter. En revanche, la promesse synallagmatique engage immédiatement les deux parties. Les clauses suspensives incluent habituellement une indemnité d’immobilisation.
Quelle est la durée typique d’une promesse de bail commercial ?
Elle varie le plus souvent entre 3 et 6 mois et s’évalue selon la complexité des démarches requises par le futur locataire, pour obtenir ses licences, permis ou financements. Elle se fixe librement entre les deux parties.
Sources officielles :
Legifrance.gouv : https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000032040818



